Entrés en politique dans les années 1990, les frères Brazão ont assis leur pouvoir sur un réseau de policiers, miliciens, tueurs à gages et politiciens. Malgré cela, jamais les pouvoirs publics n’ont freiné leur ascension.
La visite du président français au Brésil, la première en dix ans, marque le retour de bonnes relations après les tensions des années Bolsonaro. Mais certaines positions diplomatiques de Lula gênent la France.
Au Brésil, l’enquête sur le meurtre de la militante des droits humains et conseillère municipale arrive à son terme. Et met en lumière l’implication de groupes mafieux, de policiers corrompus et de politiciens de Rio de Janeiro. Trois commanditaires ont été écroués ce dimanche.
À Rio de Janeiro, le 63e sommet du Mercosur s’est terminé sans le grand triomphe voulu par le président brésilien : la signature de l’accord UE-Mercosur. Après l’élection de Milei en Argentine, les tensions entre le Venezuela et le Guyana viennent perturber davantage l’équilibre du continent.
Le courant bolsonariste, mis en échec par Lula lors de l’élection présidentielle de 2022 et au centre de multiples poursuites judiciaires, a commencé l’année difficilement. Mais il peut compter sur des réseaux bien structurés, une base historique et des militants acharnés.
Soumis aux pressions d’une opposition puissante et doté d’alliés proches de l’agro-industrie, Lula semble prêt à lâcher du lest sur l’écologie. Le président – en visite à Paris cette semaine – et sa ministre Marina Silva savent aussi l’importance de cette thématique pour sa crédibilité, tant au Brésil qu’à l’étranger.
Abandonné durant tout le mandat de Jair Bolsonaro, le peuple indigène des Yanomami est en situation d’urgence sanitaire, conséquence de l’invasion de son territoire par des milliers de chercheurs d’or clandestins. Revenu au pouvoir en janvier, le président brésilien déploie des moyens massifs et tente de marquer sa différence.
Le calme revient peu à peu à Brasília, secoué depuis le dimanche 8 janvier par les attaques de centaines de militants de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro contre les lieux de pouvoir. Lula, à peine investi, fait déjà face à un immense défi.
Avec 58 millions de votes, de nombreux parlementaires élus, des militants très mobilisés et une aura toute personnelle, Jair Bolsonaro a des atouts pour devenir un leader d’opposition tenace. Mais défait, il semble désorienté et apathique. Le bolsonarisme ne va cependant pas disparaître, et devrait rester l’une des principales forces politiques du pays.
Suely Araújo, ancienne responsable de l’agence de protection de l’environnement du Brésil, a participé au gouvernement de transition qui a précédé l’investiture de Lula le 1er janvier. En Amazonie, « il faut générer de l’emploi et des ressources, sans détruire la forêt », explique-t-elle à Mediapart.
Douze ans après avoir quitté le pouvoir, Lula a signé un retour triomphal lors d’une cérémonie alliant la pompe du protocole et de nombreuses festivités. Mais la situation du pays est bien différente de 2003, lors de sa première victoire, quand l’économie mondiale décollait et l’État brésilien se consolidait.
Après une campagne tendue, l’ancien président du Parti des travailleurs réussit son retour aux affaires. Avec 50,9 % des suffrages exprimés contre 49,1 % pour son adversaire Bolsonaro, il remporte l’élection la plus serrée depuis la chute de la dictature. Si une partie du Brésil exulte, le pays est désormais profondément déchiré.