Dans les régions occidentales du Cameroun anglophone se déroule un conflit brutal et sanglant que Yaoundé voudrait étouffer, réminiscence exacte de la guerre d’Indépendance. Soixante ans après, le Cameroun demeure un État gouverné par une pensée coloniale.
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DeDe notre envoyé spécial au Cameroun.– Officiellement, il ne s’agit pas d’une guerre. Il est question tout au plus « d’opérations anti-terroristes », selon l’expression gouvernementale. Pourtant, dès que l’on s’aventure dans les deux régions occidentales qui composent le Cameroun anglophone, on est saisi par l’ambiance militarisée qui y règne. À quelques dizaines de kilomètres à peine de Douala, la capitale économique du pays, des blindés filent à toute vitesse sur les routes et dans les villes, les canons de leurs mitrailleuses lourdes pas toujours dirigés vers le ciel, comme l’exigent les précautions de sécurité hors des théâtres de combat.