Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Depuis deux semaines, le brigadier Loïc P., en attente de son placement sous bracelet électronique, travaille au dépôt du tribunal où il a été condamné l’an dernier. Une situation absurde mais parfaitement légale.
La France n’est pas épargnée par la montée en puissance de réseaux criminels capables de s’offrir des informations sensibles et des passe-droits. Si les autorités politiques minimisent cette menace, les professionnels appellent à en prendre la mesure pour tenter d’endiguer le phénomène.
Dans la ville dirigée par Louis Aliot (RN), où la police municipale revendique de « harceler les dealers », le parquet a requis six mois de prison avec sursis contre un agent qui a cogné la tête d’un mineur isolé contre un mur et « balayé » un jeune homme d’origine algérienne.
Le 13 juin 2023, à Besançon, un trentenaire a reçu une balle dans le thorax lors d’une perquisition à son domicile. Malgré les conclusions de l’IGPN, qui a écarté la légitime défense du policier tireur, le parquet n’a pris aucune décision depuis.
Mediapart révèle un rapport sur les contrôles d’identité que le ministère de l’intérieur refuse de publier. Après deux ans de travail ayant abouti à ce résultat très modeste en décembre 2023, le « comité d’évaluation de la déontologie policière », caution citoyenne de la police des polices, est au point mort.
En janvier 2023, à Paris, Véronique T. a été percutée par un motard de la garde républicaine qui roulait à contresens sur une piste cyclable. Elle a passé plus de sept mois à l’hôpital et marche toujours avec des béquilles. Le gendarme a accepté un « plaider-coupable ».
Le 19 mars, le média d’extrême droite Livre Noir a tweeté les noms de sept jeunes majeurs alors en garde à vue. Un choix assumé, alors que trois d’entre eux ont été libérés sans poursuites et quatre doivent être jugés en mai. « Je trouve ça assez déshonorant », témoigne l’un des jeunes blanchis.
En mars, Jordan D., un gardien de la paix âgé de 30 ans, avait comparu devant le tribunal de Créteil pour des faits commis dans le même bâtiment un an plus tôt. Il lui était reproché d’avoir passé ses nerfs sur un accusé des assises, puis sur l’une de ses collègues.
Mi-juin 2023, le ministère de l’intérieur avait pris 107 « interdictions administratives de territoire » contre des militants étrangers susceptibles de venir manifester en France. Mardi, le tribunal administratif de Paris a rendu ses quatre premières décisions, qui condamnent l’État.
Un an après la manifestation de Sainte-Soline, les organisateurs de la mobilisation ont été condamnés. Mais les enquêtes qui concernent les blessés les plus graves, victimes de l’opération de gendarmerie, sont toujours aux mains du parquet de Rennes.
Depuis 2020, sur décision de Didier Lallement, les consignes données aux policiers sont beaucoup plus souples en région parisienne que partout ailleurs en France. Quitte à augmenter les risques d’accidents, comme le rappelle le décès du jeune Wanys R. à Aubervilliers.
En octobre 2020, un membre de la BAC de nuit parisienne avait tiré trois fois sur Olivio Gomes, un conducteur de 28 ans qui redémarrait sa voiture, à Poissy. Son frère Leonel témoigne en vidéo auprès de Mediapart. Le fonctionnaire invoque la légitime défense.
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La Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) estime que le ministère de l’intérieur n’a pas à transmettre à Mediapart la liste des centaines de lieux soupçonnés de «séparatisme» ayant été fermés par les autorités. Le gouvernement peut continuer à faire valoir ses résultats sans permettre aucune vérification.
Pour savoir quels sont les « 210 débits de boisson, 15 lieux de culte, 12 établissements culturels et associatifs et quatre écoles » soupçonnés de dérives religieuses et fermés par l’administration pour divers manquements, nous saisissons ce vendredi la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada).
Un an et demi après mon dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile, qui entraîne l’ouverture automatique d’une information judiciaire, il ne s’est rien passé. Suite (et toujours pas fin) d’une exploration, dans les dédales du renseignement français.
Après un an d’attente et une demande perdue, la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) estime que l’IGPN n’est pas obligée de rendre publique une étude sur l’usage des armes dans la police.